L'ère de la supernova

Maître en science-fiction et fantastique, il imagine un funeste corps céleste qui va finir ses jours en une spectaculaire explosion d'énergie.

Avec son nouveau roman, l’écrivain chinois de science-fiction Liu Cixin propose une parabole ambiguë sur l’enfance et ses sortilèges. 

Un phénomène absolu. C’est extraordinaire. 

Dans ce roman écrit entre 1989 et 2002, Liu Cixin confirme ce qui a fait sa patte et son succès : une intrigue haletante, construite sur un minimum d’introspection et un maximum d’action, est apte à stimuler la réflexion.

Jouets guerriers coûteux, intelligences artificielles, réchauffement climatique, réinventions démocratiques, et même pièges de l’écriture de l’histoire à chaud sont au rendez-vous de ces pages fiévreuses. En 1989, [...] Liu Cixin n’était pas encore le héraut de la science-fiction chinoise révélé par (Actes Sud, 2016-2018). La quatrième version du texte a fini par être publiée en 2003 en Chine, et aujourd’hui seulement en France. Un décalage qui rend le livre encore plus brûlant. 

Avec son imagination débordante, et son obsession du devenir macroscopique et collectif des sociétés humaines, Liu Cixin signe avec L’Ère de la supernova une passionnante fable philosophique et un magnifique hommage à Sa Majesté des mouches, de William Golding.

Si le Chinois Liu Cixin a bien habitué son lecteur à trembler devant les dangers que pourrait receler le cosmos, L'Ère de la supernova fait particulièrement blêmir. 

Liu Cixin élabore une société dans une autre à travers une excellente fable sur les fondements moraux de notre espèce et sur la question de la transmission. 

Cixin interroge notre rapport à la technologie, au travail, au collectif, à notre solitude dans l’univers. Et critique autant les réponses du modèle occidental américano-centré que celles du système autoritaire chinois. Car si ces enfants sont notre avenir, ils sont aussi notre reflet. À méditer en cette année électorale record, où la moitié de la population mondiale en âge de voter est appelée aux urnes.